Bonjour Cédric ton état civil s’il te plait ?
Cédric Delaumenie, né le 12 Janvier 1974, je suis originaire de Limoges, papa de Louise, de Camille, et compagnon de Nathalie institutrice originaire de Rouen. Nous vivons à Compreignac, « à la campagne », au centre des deux diagonales du vide proche de Limoges, dans un petit village perché, maison et jardin.
Ton parcours ?
Je vais tenter de résumer, tellement mon parcours sinueux. J’ai vécu à la ZUP de Laurence à Limoges 18 ans, avec mes parents et ma sœur. Des grands-parents agriculteurs d’un côté et un grand-père Forgeron de l’autre. J’ai passé un bac F3 au lycée Turgot. J’ai fait mon service militaire dans les commandos de l’air au C.A. 20 de Villacoublay et une expérience très forte de 6 mois en Guyane.
En 2002 j’ai passé un DUT Gestion des entreprises et administrations option ressources humaines à Paris XIII. Je me croyais alors armé et compétent.
J’ai commencé à travailler en restauration à Royan. Ensuite, je suis monté à Paris comme on dit chez nous. J’ai très vite intégré le Groupe de restauration « Les Frères Blancs », des patrons hors-norme, Pierre et Jacques Blanc et mon directeur Pascal Péronne. Dans le groupe j’ai gravi les échelons un à un, très vite, jusqu’à responsable.En 2002 j’ai passé un DUT Gestion des entreprises et administrations option ressources humaines à Paris XIII. Je me croyais alors armé et compétent.
J’ai ouvert un bar en 2002 à Rouen. Ça a été un échec après 18 mois, avec des conséquences très dures pour moi et mon entourage d’alors. Après un passage à vide, j’ai relancé l’aventure entrepreneuriale puis intégré Century 21 entreprise et commerce en 2004, une très bonne école de formation commerciale et juridique. Fin 2006, j’ai commencé des activités de consultant formateur.
Avec une vingtaine d’entrepreneurs, nous avons créé le Club Business 76 à Rouen, un des tout premiers clubs à vocation business en France, qui fête officiellement ses 15 ans en 2022. J’en garde de nombreuses amitiés, un super souvenir et la reconnaissance de l’entrepreneur de l’année 2011 qu’ils m’ont donné.
J’ai été recruté comme partenaire en 2006 par François Vrinat et Bruno De Luca, Olivier Giard Schmit qui étaient chez Impétus Consulting, filiale du groupe OMNICOM. Première mission pour Citroën, et là je me tourne définitivement vers le consulting et la formation avec eux ou en indépendant pour d’autres. Merci François.
J’ai gagné plusieurs récompenses comme consultant. J’ai beaucoup appris à côtoyer des pointures et des grandes entreprises. C’est 10 ans de gagné en en quelques mois. On ne te demande pas tes diplômes, on te demande de faire et bien. Les diplômes tu les passes après les résultats, c’est factuel.
En 2011 nous sommes revenus à ma source, celle du Limousin, suite à la naissance de notre première fille. Avec des nouveaux objectifs, revenir à plus calme, moins d’embouteillages, mettre à profit ce que j’ai pu apprendre auprès des entrepreneurs, mais aussi des demandeurs d’emploi et des créateurs d’entreprise. J’ai collaboré avec plusieurs sociétés, associé parfois, sur des marchés publics et privés.
Le Limousin (en Nouvelle-Aquitaine) c’est aussi la volonté de m’investir comme citoyen autour de moi, dans mon territoire.
Qui sont tes clients ?
Je travaille beaucoup en cotraitance avec mes partenaires et je ne galvaude pas le terme. C’est une vraie culture que le partenariat. Pour de grands groupes, mais aussi des TPE et PME, des artisans des commerçants. Finalement quel que soit la taille de l’entreprise, des hommes ou des femmes qui ont des problématiques en management d’équipe, gestion de projet, innovation, business, financières, sociales RPS, PSE, relations humaines, ou de GPEC numérique. De plus en plus de porteurs de projet, des personnes en mobilité professionnelle, ou en transition qu’elles soient physiques ou morales. Mes clients n’ont pas de profil type mais souvent nous partageons une vision commune à dimension humaine.
Ce sont ceux qui ont conscience de ne pas avoir toutes les réponses, peut-être même aucune. Nous essayons de réfléchir ensemble, d’être agile et d’engager les transitions. Ainsi, cela parait diffus comme typologie de clientèle. Avec le recul aujourd’hui : mes clients sont agiles, en transition et engagés dans des mobilités.
Enfin, il y a également les non clients aussi parce que transmettre n’est pas forcément synonyme de facture, ça c’est ma liberté, d’indépendant, d’Homme engagé, d’humaniste..
La recette du succès :
Là je suis mal placé. Je parle plus de performance, de réussite que de succès. J’ai appris une chose, le succès est éphémère. La performance c’est renouveler les succès. On apprend aussi beaucoup plus des échecs que des réussites. Le succès c’est une chose qui m’échappe. Pose-moi la question différemment.
Quels conseils pourrais-tu donner alors ?
Je dirais il faut être prudent… Mais aussi tenter, persévérer, avoir des convictions, sans s’entêter. Ne pas s’isoler, un entrepreneur doit avoir une dimension sociale forte, en s’entourant des bonnes personnes, en fuyant les personnes qui se rendent indispensables ou qui manipulent. Un conseil transmet ses compétences pour donner de l’autonomie à ses clients, c’est la clef du métier. D’où l’approche coaching.
Il faut apprendre les bases de l’analyse audit, se remettre en question de manière pertinente, en répondant honnêtement, sans se cacher derrière des excuses faciles. Utiliser le QQQOCQP, le 5P et le STVRTVIFTRTF. Bien que la question « pourquoi » n’ai pas réellement d’importance autre que l’argumentation commerciale. Le « comment » et le « quant » sont primordiaux.
Si on parle business : bien estimer ses besoins en fonds de roulement au démarrage, veiller à sa trésorerie ça c’est le B à Ba, mais pas toujours maitrisé malheureusement. Le code de commerce impose de gérer son entreprise en bon père de famille.
Ensuite il faut se donner les moyens. Nous n’avons rien à gérer si nous n’avons pas de chiffre d’affaires. C’est le premier objectif que doit avoir une entreprise, une réelle stratégie commerciale, atteignable et une grande qualité de relation client. Je garde ça de la restauration sûrement, le client est l’élément indispensable du business.
Comme je suis autodidacte, ce qui peut-être un complexe, et une force qui pousse à se nourrir en permanence de nouveaux savoirs et nouvelles ressources. Quand tu ne sais pas tu apprends et tu cherches et recherche en permanence. Personnellement j’aime ça. Alors je dirais aussi : se former, s’informer, être curieux, observateur, surtout dans un monde ou tout va de plus en plus vite, pensez à lire, lire beaucoup, écouter, écouter beaucoup.
Un autre élément indispensable c’est un management d’équipe bienveillant et motivant. Sans les hommes ou les femmes qui la compose, l’entreprise n’est rien. Le reste n’est qu’outil. Gérer une équipe non plus, c’est l’art de communiquer et dialoguer pour performer. L’humain ce n’est pas un logiciel CRM ou les réseaux sociaux.
Enfin ne pas céder à la médiocrité. Et presque le plus important, se manager, se coacher soi-même, prendre soin de soi, de ses proches, de son environnement, ne pas se prendre au sérieux, prendre du plaisir…
Quoi d’autre ?
Je veux juste revenir sur un chose, ou deux, ou trois… puisque tu me le permets : les partenaires. Ils sont très importants, ce sont mes « collègues ». Certaines entreprises ne savent pas travailler en partenariat. C’est une philosophie de travail à part entière à mon sens. Travailler ensemble, d’égal à égal, avec respect. C’est plein de vie, il faut apprendre à travailler ensemble, à ‘écouter. Il n’y a pas de place pour la médiocrité. Travailler avec liberté, c’est accepter la personnalité, le caractère, les convictions, les différences, et se rassembler sur l’essentiel, la relation, les exigences, le résultat. Je plains parfois mes partenaires qui me gèrent. Tu sais que tu as un vrai partenaire quand tu l’appelles « Patron ». A contrario le « Patron » doit accepter de ne pas maitriser, de se mettre en danger et de donner sa confiance. Peu en sont capables. C’est une relation, complexe parfois, finalement assez simple. Quand aujourd’hui on parle d’humain pour moi le partenariat c’est une relation humaine, de confiance pleine de vie. J’ai cette chance d’avoir des partenaires qui me font confiance que je veux remercier et qui me font vivre toutes ces aventures à leur cotés et pour les clients que nous accompagnons.
J’ai conscience de ma chance depuis le début de mon parcours : la diversité et les rencontres. Cette chance énorme de rencontrer un nombre de personnes incroyable dans ma vie. Je ne peux en partager qu’une partie. De toute culture, niveau social, religion, parcours de vie… J’appartiens aux rares personnes à avoir cette richesse. En tout cas pour moi c’en est une. J’ai conscience d’être moi-même dans un microcosme, avec cette chance qu’il soit un peu plus grand que les autres. Je ne sais pas comment décrire cela en quelques mots.
C’est une richesse extraordinaire. C’est une leçon quotidienne d’humilité. Et elle est permanente. L’école chaque jour, celle de la vie. Finalement on apprend des expériences, des parcours pour soi-même et pour les autres. Merci à toutes ces personnes que je rencontre chaque jour, au quotidien, depuis des années. Toutes m’ont apporté énormément à tous les instants de mon parcours quand j’étais élève, serveur ou aujourd’hui Agilateur. C’est grâce à eux que j’ai acquis mes compétences.
Enfin mon jardin bio, à visiter, mais là je t’épargne pour aujourd’hui, on fera une autre interview, sur la terre, l’agriculture. Même si j’en fais un lien, l’humilité (humus…).
Un mot sur tes activités actuelles ?
Des audits de GPEC numérique, des formations et conférences innovantes. Le bénévolat, l’entraide surtout en période COVID, les engagements citoyens, humanistes (à mon sens).
Continuer de développer mes activités., mes compétences, la certification ICI de Genève de Master Coach.
Cultiver mon jardin.
Dernièrement je suis reparti de zéro dans mes projets. Agilateur est une page qui se tourne. Symbole de ce renouveau, ça c’est un beau projet qui prend forme et qui je l’espère va me mener quelque part.
L’associatif, la citoyenneté, la transmission ce sont des activités.
Je continue d’apprendre, elle sont là, mes activités… Souhaitez-moi plein de belles rencontres. On apprend beaucoup des autres et avec les autres. Et petit à petit je me tourne vers d’autres projets personnels, je vais ouvrir de nouvelles voies.
Cela peut paraitre beaucoup, mais tout est mesuré et bien insignifiant. A mon échelle seulement. J’ai besoin de tout cela et surtout de l’essentiel : Ma compagne, mes filles, mes amis, ma famille…
Interview par Sébastien MOSS (2017)
Interview qui avait été réalisée par Sébastien Moss en 2017 dans mon jardin, autour d’une table. J’ai choisi ce texte parce qu’il reste d’actualité, que Sébastien a été à l’initiative du projet, pour lui rendre hommage et parce qu’il serait sûrement là à mes cotés dans ce projet. J’ai détournée pour cette présentation qu’il m’avait remise. Quatre ans après seules six lignes lignes ont été ajoutées pour coller au contexte. Il avait réalisé cette interview et l’avait faite publiée dans plusieurs supports quand j’avais 2 projets en parallèle dont le projet Agilateur. Il naissait atour d’un verre dans mon jardin grâce à lui. La continuité nous était importante dans la transformation qui nous amène à progresser chaque jour et à nous rendre mobiles, agiles et meilleurs – En construisant ce site et mon projet Agilateur je ne pouvais que lui rendre hommage pour ces 25 années d’amitié , RIP mon pote et merci. Il écrivait alors ce commentaire :
« Cédric est un Homme de challenges et d’engagements. C’est un personnage « bien trempé », forgé. Il garde un côté « sale gosse », un humour ironique, voir cynique parfois. Sûrement le moyen de se rappeler que « tout est éphémère ». C’est un autodidacte, un curieux, un râleur, un angoissé, aux doutes permanents. Il a su développer ses talents et toujours tirer profit de ses rencontres, des échanges, des formations, et des expériences bonnes ou mauvaises. D’un naturel confiant en la nature humaine, limite utopiste, il aime conseiller, apporter son soutien, il aime, « les vrais gens » comme il dit. C’est aussi un meneur d’hommes, son expérience auprès de diverses entreprises ou institutions, et sa sincère éloquence font de lui un consultant reconnu auprès de très grands groupes, mais pas seulement. Vous le verrez rarement devant, « aider les autres, ce n’est pas mon job », souvent jouer le naïf, s’en sortir par une pirouette ou il vous glacera avec son humour réaliste cynique, ou il vous renverra simplement à vous-même. « On n’est pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent faire » – Au final on n’est jamais renvoyé qu’a soi -même ». Mettez-le dans une salle et la transformation est immédiate. Il sait apporter à ses clients l’énergie dont chaque entreprise a besoin pour faire évoluer ses équipes vers les objectifs fixés et, là les convictions humaines apparaissent, les messages sont permanents chez lui. Faites-le parler, il ne s’arrête plus. Il aime l’économie, les prospectivistes, l’innovation, quitte à déranger, provoquer. Il veut percevoir le monde de demain, de nos enfants, « Un entrepreneur doit se projeter pour anticiper » et, souvent il voit juste. Cédric était déjà précurseur en termes d’échanges entre entreprises, lors de la création du Club Business 76 à ROUEN et qui le reconnait encore comme Président d’honneur, pour sa forte implication, ses actions, sa sympathie. S’engager ? Il refuse souvent avant de dire oui, sans vous le dire, « s’engager, aider, c’est faire les choses bien, si possible, sans rien demander en retour». Son pragmatisme, son énergie et son implication, permettent sans nul doute, de concilier l’ensemble des esprits, pour que la navire navigue quelque soit le temps, là où il vogue». N’hésitez pas à l’arrêter et à discuter autour d’un verre… Sébastien MOSS